Papiko - mon père

Mon père était un cheval. Un cheval de bataille. Il a lutté pour obtenir ce qu’il avait. Rien ne lui a été acquis dans la facilité mais dans le sacrifice, la sueur, le sang et les larmes. La seule grâce qu’il ait reçue c’est de s’être endormi dans la sérénité, entouré des siens, après deux années de souffrance et de lutte implacable contre le cancer.
Papiko, mon papa, m’a tout appris. C’est lui qui m’a instruit à faire tout ce dont je suis capable à ce jour. Toute sa vie, il m’a entouré et protégé comme dans un cocon
de toutes ses forces. J’avais beau m’efforcer de secouer cette enveloppe ouatée dans laquelle il cherchait à me conserver bien à l'abri, j’ai toujours eu une conscience émue de sa fierté pour son fils ; j’ai toujours su que tous ses actes, toutes ses pensées renvoyaient l’image du meilleur homme, du meilleur père qu’on puisse imaginer et souhaiter.
Mon papiko a rendu son dernier souffle entre mes bras à la suite de de tourments indicibles mais non sans avoir crânement combattu la mort. A mes yeux, sa vie a été
une longue série de combats: les guerres d’Israël, les combats contre l’arbitraire, contre l’indifférence, contre la bêtise des systèmes, des individus comme des institutions. Il n’a pas toujours eu gain de cause, bien sur. Mais son exemple est resté pour moi un legs incontournable, mon modèle: ne jamais renoncer, foncer devant pour faire avancer une cause, faire triompher des principes.
Assurément, j’ai fait mien son héritage et je mettrai mes pas dans les trop grandes empreintes qu’il m’a léguées. Me manquera toutefois sa noblesse, l’élégance qu’il mettait à maitriser avec brio toutes les situations même les plus triviales, à régler les problèmes, à s’adresser aux uns et aux autres en respectant langues, coutumes, milieu. Mon Papiko m’a appris à réfléchir et à me servir de mes mains. Il m’a initié aux subtilités des tractations et j’ai eu la fierté de lui montrer à l'occasion que
«
 
 
haim-horowitz
French (Fr)Hebrew (Israel)